2018
Les 8 chantiers organisés durant l’été 2018 se sont consacrés à la reconstruction d’une portion de digue sur le secteur Nord est, le rejointoiement des parements sur les digues nord est et ouest, la reprise des rampes du passage sous traverse.
La fissure qui traverse de haut en bas le rempart du port a été partiellement colmatée au niveau de l’eau, mais elle reste très inquiétante pour l’avenir . Privé de la protection d’une digue, le rempart est très vulnérable aux tempêtes d’hiver, lorsque les vagues déferlent directement sur le fond du port à marée haute. Des travaux de consolidation conséquents sont en cours d’étude. Le travail de déblaiement des éboulis du corps de garde est en passe de s’achever : nous sommes arrivés au niveau du sol sur la quasi totalité de la surface du bâtiment.
La reconstruction de la digue du port et de la digue sud sont à l’étude mais nécessitent des travaux et des financements importants.
Pendant que l’association tente de freiner la destruction des constructions, le temps poursuit son action. Sur la couronne du fort, les murets commencent sérieusement à se déliter, les autorisations actuelles dont bénéficie l’association et les interdictions de toucher à la végétation dont les racines dégradent les joints empêchent toute intervention de protection, pourtant à la portée de l’association.
2017
L’action de l’association a permis de stabiliser les digues Nord Est et la grève de débarquement sur la digue ouest, de réparer le batardeau, et remettre en état la digue ouest. Pour permettre l’accès au chantier, les débris du corps de garde Nord-Est ont été en grande partie déblayés. Divers opérations complémentaires ont été réalisées sur l’île soit pour permettre le fonctionnement des chantiers bénévoles, soit pour assurer la sécurité.
2015
Les deux brèches de la digue sud se sont agrandies, des blocs de plus de 200 kg ont été jetées dans la douve.
Les années 70 et 80
Dans les années 80, il n’y a plus d’entretien sur l’île, elle n’est pas encore interdite au public, mais les dégradations s’étendent régulièrement, notamment les brèches sur la digue sud.
Un fait divers a laissé une trace encore visible sur la plage de galets au nord est de l’île : en novembre 1978, le « Beau rivage » un chalutier basé au havre chargé de coquilles saint -jacques s’échoue par gros temps sur l’île. L’équipage s’en sort indemne, mais l’épave du bateau restera sur place, visible depuis la cote, jusqu’à sa disparition, happée par la mer. Il reste sur place un moteur et un treuil, derniers vestiges de cette mésaventure.
L’après guerre
Après la guerre, l’île est principalement fréquentée par des plaisanciers, et quelques aventuriers, certains y cherchent des trésors. L’entretien est abandonné et les dégradations commencent à apparaître, en plus des destructions liées à la deuxième guerre mondiale. Le batardeau et le môle sont encore debout, pour une quinzaine d’années…
La première terre libérée lors du débarquement en Normandie
Le 6 juin 1944, à 4h30, un commando composé des Sergent Harvey S.Olson, Thomas C.Killeran, sergeant John W.Zanders et du Caporal Melvin F.Kenzie aborde les îles en nageant, armé de simples couteaux. Il n’y trouvèrent ni canons, ni soldats, et purent baliser le terrain pour permettre le débarquement d’un détachement de 132 hommes des 4ème et groupes de cavalerie, sous le commandement du lieutenant-colonel Edward C.Dunn.
Harvey S.Olson avait 23 ans lorsqu’il a, le premier, posé le pied sur le sol de l’île du Large, le 6 juin 1944, ils est décédé en 1982. Il a obtenu de nombreuses décorations militaires et distinctions (dont la Silver Star reçue des mains du Général Lawton Collins en 1944, et la reconnaissance du Président George W.Bush, en 2000).
Pour en savoir plus : Opération Saint-Marcouf 6 juin 1944 l’opération racontée par les vétérans (video Youtube, cricq14v, 2012)
En 1944, l’île fait l’objet de tirs d’obus depuis les batteries d’artillerie à terre (Azeville, Saint Marcouf) , qui laissent des traces indélébiles. Le corps de garde au fond du port est complètement détruit, les remparts portent encore les traces des tirs d’obus. A l’intérieur de l’île, on voit encore derrière les bâtiments sémaphoriques les stigmates de la bataille, des impacts de balles sur les murs.
A l’intérieur du fort, un moteur de Messerschmidt 109 gît parmi les décombres d’une des deux tours. On ne sait pas vraiment comment il est arrivé là, l’hypothèse la plus probable est qu’un avion aurait été abattu au dessus des îles, et que le moteur serait tombé à cet endroit. Des plongeurs de la région racontent avoir vu une carlingue d’avion près de l’île de terre. Cela nécessite un confirmation par des historiens à partir des archives des armées.
Durant les chantiers 2016, nous avons découvert à l’intérieur des conduits de ventilation de la poudrière des fragments de journaux et des pièces métalliques. Après examen, les fragments proviennent d’un exemplaire du journal de propagande allemand Volkische Beobachter daté du 18 avril 1944, soit quelques semaines seulement avant le débarquement. D’autres fragments proviennent d’un journal américain encore non identifié. Les petites pièces métalliques retrouvés ont été identifiées comme des goupilles provenant de mines antipersonnel allemandes. En effet, les allemands n’avaient pas occupé l’île mais l’avaient parsemé de mines, qui ont fait de nombreux blessés parmi les soldats américains qui ont mis le pied sur l’île.
Toujours en 2016, une baïonnette américaine a été retrouvée au pied de la poudrière. Elle pourrait avoir appartenu au commando Olson, ou aux soldats qui sont venus ensuite pour déminer l’île. C’est un témoignage poignant d’histoire du débarquement allié. Nous avons regroupé l’ensemble des informations collectées sur le sujet dans un document diffusé en 2017 téléchargeable ici
Au début du XXe siècle
Dans les années 30, l’île est encore entretenue et fréquentée. Le sémaphore a fermé, mais les deux tours du phare sont en place, l’une d’entre elles héberge le phare de l’île. Les tours disparaîtront ensuite, l’une minée, l’autre démolie par l’administration du fait des dégradations du bâtiment, il était déjà trop coûteux de la réparer.
Le port à marée basse en 1907, le corps de garde est encore en place (il a été détruit lors de la deuxième guerre mondiale), le batardeau à l’entrée du port est intact, de même que le môle, et l’escalier. Le digue ouest et la digue du port protègent efficacement les bateaux qui font halte. une petite maison se dresse sur la digue ouest. Tout cela a disparu depuis…