Les îles Saint-Marcouf sont depuis toujours partie intégrante de la mémoire locale de la Normandie. Avec l’apparition de la photographie et du cinéma, cette mémoire a laissé des traces dans de nombreuses familles, à l’occasion d’expéditions et de visites aux îles, qui se pratiquaient couramment jusqu’à ce que l’île soit interdite au public au début des années 80.
L’activité de l’association a démarré en 2003, mais n’a débouché concrètement sur un premier chantier qu’en 2009. Nous ne disposons ainsi d’un fonds photographique précis de l’état et de l’évolution de l’île que depuis le début des années 2010.
Pour tout ce qui est antérieur, nous nous appuyons sur ce que nous avons pu trouver dans les livres, notamment celui d’Edmond Thin, sur des photos familiales de membres de l’association ou des cartes postales anciennes. Nous souhaitons compléter notre fonds documentaire, notamment entre 1900 et 1970, avant que les dégradations majeures ne s’opèrent sur l’île du Large.
Parallèlement, nous souhaitons raviver l’idée que l’île est bien un lieu approprié par les habitants et les voyageurs du Cotentin, et que ce lieu doit pouvoir à nouveau être offert aux yeux des visiteurs.
Nous lançons donc un appel à tous les possesseurs de photographies, diapositives, films ou cartes postales anciennes. Nous les invitons à partager leur fonds avec nous, et diffuser pour la faire vivre cette mémoire de la relation entre les habitants et les îles.
L’opération est menée en partenariat avec Jean Pierre Groult, fondateur de la société « Images d’Avant », qui sera chargé le cas échéant de la numérisation, de la restauration et de l’édition de vos documents, dont une copie numérique ou physique vous sera remise.
Si vous possédez des documents correspondant à notre recherche, contactez-nous pour organiser l’échange. Nous sommes également intéressés par tout ce qui entoure votre visite, l’époque, la date, les participants, tout ce qui permet d’enrichir le contexte de ce partage de mémoire et d’immortaliser le lien entre l’île et ses visiteurs…
Quelques exemples de photos issues de collections privées
Pique nique aux îles Saint-Marcouf – août 1939
Il s’agit d’une planche de photos familiales achetée sur le site Delcampe et offerte à l’association par JP Groult. Elle comporte 5 photos datées d’août 1939, juste avant la déclaration de guerre à l’Allemagne en septembre, derniers moments d’insouciance.
Sur le plan historique, on peut observer que l’escalier du port est encore parfaitement en état, et qu’il y a toujours une passerelle permettant d’accéder à l’île.
Vue par dirigeable 1918
Cette photo nous a également été offerte par Jean Pierre Groult. Elle est issue d’une série de plaques de verre et a nécessité une restauration. la photo a été prise depuis un dirigeable militaire stationné à la base d’Ecausseville en 1918. L »île est alors presque intacte, seule la digue du port est dégradée sur les deux tiers de sa longueur, mais déjà le coût de la restauration fait reculer l’administration au regard de l’absence d’usage militaire ou civil de l’île. On connaît la suite.
Sur la photo ci-dessous, nous avons surligné en jaune tout ce qui a changé, disparu, ou que nous avons découvert. Cette plaque de verre s’est révélée une mine d’informations … c’est un document exceptionnel dans la mesure où c’est l’unique vue aérienne de l’île aussi ancienne à notre connaissance. Un poster a d’ailleurs été édité à partir de la photo et sera prochainement disponible.
Collection François Gourdon
Début 2021, François Gourdon, adhérent, nous a adressé une série de photos réalisées lors de sorties en voilier dans la Manche avec escale sur l’île du Large.
Si l’état intérieur de l’île n’a pas beaucoup évolué, on remarque immédiatement le môle et la digue du port… Le batardeau, quant à lui montre déjà des signes de dégradation. Fort heureusement, quelques années plus tard, le premier chantier de l’association, mené par une poignée d’aventuriers passionnés de patrimoine a permis de le sauver…
Collection Claude Lhardy – août 1975
En août 1975, à l’occasion d’une sortie depuis Ravenoville avec son cousin Robert Lhardy qui dispose d’un voilier, Claude Lhardy immortalise la digue sud, qui commence déjà à se dégrader et laisse apparaître une large fissure sur ce qui va bientôt devenir une brèche béante. Et on peut observer la fameuse passerelle qui permettait d’accéder à l’île sans passer par le port… passerelle aujourd’hui disparue. Un peu plus loin, une brèche s’est déjà formée sur la jetée…
Sortie aux îles en 1928 – collection Hugues Dupuy
Un des oncles de Hugues Dupuy, fondateur de l’association, était cinéaste et avait une résidence à Grandcamp, ainsi qu’un canot à moteur. En 1928, il a réalisé un film retraçant une sortie sur l’île en famille. Le film a été restauré et nous en avons extrait quelques photos évocatrices.
Restes de la cabane de pécheur sur la digue ouest La passerelle La passerelle Le port Le batardeau sud Le batardeau sud La jetée de la digue sud
Ces photos montrent quelques éléments architecturaux qui ont disparu, comme le batardeau sud d’où l’un des visiteurs plonge dans le port, ou la passerelle. La jetée de la digue sud est parfaitement en état. Et on peut apercevoir les derniers restes de la petite cabane qui était installée sur la digue de la cognée, aujourd’hui totalement disparue.
Collection JM Leparquier
Cette photo a été chinée sur une brocante en Belgique. JM Leparquier, natif de Ravenoville, a immédiatement reconnu l’île du Large. On n’a pas de datation précise de la photo, cela pourrait être entre 1900 et 1930. La promenade sur la jetée de la digue sud est alors un incontournable de la visite de l’île. C’est à notre connaissance la seule image montrant la partie maçonnée coté douve de la jetée, partie qui a cédé sous les tempêtes et laissé la place à une brèche.
Vous souhaitez partager un document, quelle est la marche à suivre ?
- Contactez l’association ou l’entreprise Images d’Avant Numérisation.
- Indiquez la nature des documents que vous souhaitez nous confier, et les informations relatives à ce qu’elles présentent (années, contexte, anecdotes…)
- Les modalités de récupération des documents seront alors définies (dépôt direct, envoi par courrier …)
- L’entreprise se chargera d’effectuer la numérisation de vos documents, éventuellement une restauration s’ils ont été endommagés.
- Vos documents vous sont ensuite restitués avec une copie numérique haute définition.
- L’association en reçoit également une copie qu’elle peut exploiter pour son fonds documentaire.