Après la période d’occupation anglaise, les îles Saint-Marcouf seront restituées à la France à la Paix d’Amiens en 1802 et Napoléon 1er, conscient de leur importance, décide de fortifier l’Île du Large pour se protéger des anglais. Le fort est achevé en 1815. Il est alors armé de 48 canons, servis par une garnison de 500 hommes.
Nous savons encore assez peu de choses sur la construction du fort, l’exploration et l’analyse des archives historiques militaires est en cours par l’association. Sur le fort, on distingue encore des marques de tacherons, ces signatures gravées dans la pierre qui évoquent des codes mystérieux. Nous avons pu en dresser un premier inventaire.
Le fort impressionna tellement les anglais, qu’ils n’arrivèrent plus jamais à le reconquérir.
Au sous-sol, sept souterrains servaient de magasins, une citerne d’eau douce recevait l’eau des structures supérieures et assurait l’autonomie de la garnison, qui comptait plus de 200 soldats répartis sur les deux îles.
A partir de 1860, une seconde phase de fortifications est lancée, Des douves de 12m de large, creusées à main d’homme, et ceinturant toute l’île complétèrent les défenses. Elles sont protégées par des digues maçonnées. Trois magasins à poudre, et un bâtiment électro-sémaphorique sont construits. Il est relié à la côte par un câble sous-marin qui rejoint le poste de Ravenoville. Le sémaphore est quant à lui installé sur la couronne du fort et se trouve donc visible à plusieurs kilomètres par les navires.
L’artillerie est modernisée, des canons moins nombreux mais plus efficaces sont installés sur la couronne du fort et sur des remblais tout autour de l’île. Leurs feux sont croisés de sorte qu’aucun navire ne peut approcher sans échapper au feu.
En 1871, 200 communards furent emprisonnés dans des conditions inhumaines. Les loges du fort comportent encore des barreaux aux fenêtres qui témoignent de ce sombre épisode de l’histoire des îles Saint-Marcouf.
Avec la pacification des relations avec l’Angleterre, l’intérêt stratégique de l’île diminue et on s’oriente vers sa démilitarisation, qui conduira à son abandon.
C’est ce que nous vous exposons dans la suite de l’histoire de l’île, qui couvre la période de 1871 à nos jours