Éditorial du président de l’association
Quand vous lirez ces quelques lignes, la poudrière du fort de l’île du Large aura fermé ses portes, les outils et le matériel auront été rapatriés sur le continent, les bateaux de l’association seront eux aussi mis à sec et préparés pour hiverner dans notre base logistique à Carentan, que la commune met très aimablement à notre disposition depuis plusieurs années.
C’est la fin des chantiers 2017.
Seuls quelques « mini-chantiers » d’un ou deux jours auront lieu sur l’île pendant l’hiver, entrepris par des équipes de bénévoles un peu plus âgés que ceux de l’été, souvent des artisans en retraite. C’est très appréciable, car ils apportent, outre un travail bénévole, un savoir-faire indispensable.
Une centaine de jeunes, et parfois moins jeunes, auront travaillé sur l’île, nettoyant, portant et triant les pierres pour un prochain calepinage, prélude à des grands travaux, consolidant ou repassant au mortier des joints creusés par la mer.
Ils auront vécu les plaisirs de l’île : le réveil au – très – petit matin par des goélands criant le lever du soleil à tue-tête, le vent de la nuit qui transforme les tentes en montgolfières, la pluie froide et venteuse qui mouille les chantiers ou le soleil plombant que la mer rend encore plus éblouissant, mais aussi une camaraderie qui ne s’exerce vraiment que dans ces situations quasi extrêmes, et la saveur d’une soupe aux crabes que la marée du soir a permis d’attraper dans les rochers de l’île.
Pour la deuxième année, des groupes en réinsertion professionnelle, de l’EPIDE d’Alençon ou en classe terminale de bac pro « maçonnerie et construction » du Lycée de Laplace de Caen, avec leurs encadrants et enseignants, ont trouvé sur l’île un formidable terrain de vie et d’enseignement pour preuve, s’il en fallait, de l’intérêt de ce type de chantier.
2017 aura été une année très importante avec le classement intégral de l’île en Monument Historique et son insertion dans le projet d’inscription à la liste du Patrimoine Mondial de l’Unesco des plages du Débarquement.
Ainsi, je le redis mais c’est important, l’île est passée du statut de tas de cailloux en déshérence à celui de Monument historique, lieux de mémoire et de savoir-faire architectural remarquable et à remarquer : elle devra s’ouvrir à la visite du public et être restaurée.
Cela prendra du temps, cela demande des moyens, mais c’est une formidable perspective pour l’île bien sûr, mais également pour la Normandie maritime dont elle devient un site emblématique de la Manche-est.
C’est la tache de l’hiver qui s’annonce : préparer et concevoir un nouveau statut de notre association sur l’île, qui inscrive l’avenir de cette île dans le long terme et dans son environnement régional.
Nous en reparlerons prochainement car cela nous concerne tous,
A bientôt.
Christian Dromard, Président